filtrar resultados

Filtrer les modèles

Et si ton futur moi revenait 15 ans en arrière pour te dire que tu finirais par être n ° 1 du classement mondial XCO?

La carrière de David Valero ne ressemble à celle d’aucun des autres pilotes avec lesquels il partage les podiums en Coupe du monde. Dans notre sport, il n’y a pas de chemin défini pour atteindre le sommet, mais il y en a certains plus marqués que d’autres.

« Je ne le croirais pas »Le pilote du BH Coloma Team, qui, au regard du classement UCI a terminé sa saison 2022 comme meilleur athlète XCO mondial.

Sa relation avec le vélo a commencé le plus naturellement possible. Baza, son lieu de naissance et de résidence, a beaucoup à voir avec la façon dont il a commencé sur le vélo. Une ville entourée par la nature où, dès l’âge de 12 ans, le vélo était devenu son moyen de déplacement. Grâce à ce dernier, il pouvait enfin s’échapper de son quotidien, et repousser ses propres frontières avec ses amis.

Ces mêmes amis se sont réunis pour disputer leurs premières courses, des compétitions locales qui avaient pour seul objectif le plaisir de rouler. Il n’y avait pas d’ambition particulière.

C’était une époque où j’ai beaucoup appris. J’essayais d’aller rouler dès que je le pouvais. Je sortais m’entraîner avant d’aller travailler au magasin et le week-end, je m’entraînais un peu plus. C’est vrai que de nombreuses vacances ont été sacrifiées pour participer aux courses.

Je pense que c’était un beau moment. Avec le recul, ce que j’apprécie de cette période, c’est que lorsque je commence à m’entraîner, cela ne me coûte pas comme cela peut coûter à d’autres personnes. Quand vous devez combiner entraînement et travail, c’est très différent. Faire de mon passe-temps mon métier... Cela me donne le sentiment d’être privilégié.

Si vous roulez en compétition, si vous êtes un de ceux qui vont s’entrainer chaque jour après une longue journée de travail pour pouvoir s’entraîner, et qui attendent avec impatience le week-end pour courir, sachez que David Valero est l’un des vôtres. Il connaît parfaitement les sacrifices qui doivent être faits lorsque l’on cherche à combiner travail et compétition. Il a même dû faire face à un moment de sa vie où le vélo est passé à l’arrière-plan.

En parlant à David Valero, il est facile de réaliser que vous faites face à une personne positive dans tous les aspects de la vie. « Travailler dans un magasin m’a aussi aidé, j’ai appris à toucher à tout sur le vélo, même si maintenant j’ai un peu perdu, vu que nos mécaniciens me font tout. Il faudrait que je rattrape mon retard si je voulais retourner en magasin », s’amuse-t-il à propos d’une étape totalement atypique de sa carrière sportive pour quelqu’un qui a été à quelques secondes de devenir champion du monde XCO.

C’est lors de sa dernière année en U23 qu’il a compris qu’il pouvait briller au niveau national. « J’avais comme référence David Lozano, qui a mon âge et qui faisait de bonnes courses même au niveau international. J’ai fait quelques podiums et pour le championnat d’Espagne, j’ai fait ce que j’ai pu parce que je travaillais. C’est lors du Championnat d’Espagne de Lorca (en 2012) que j’ai vu que je pouvais me consacrer davantage à ce sport et essayer de m’améliorer. »

En compétition, Valero a grandi dans l’ombre d’une génération exceptionnelle de pilotes tels que Jose Antonio Hermida, Iván Álvarez, Carlos Coloma... des coureurs très forts qu’il aurait pu voir comme autant d’obstacles pour briller en Espagne. Mais Valero n’est pas du genre à abandonner facilement.

Puis vint sa première coupe du monde. C’était en 2013, en Andorre. Il y a 10 ans maintenant. « Je suis sorti de la grille de départ à la 91ème position. J’étais bon dernier. Mais j’ai commencé à remonter. Et il y a eu ce moment symbolique pour moi. Kulhavy venait d’être champion olympique l’année précédente. Et j’ai pu le dépasser pour terminer 31e. C’était un moment important qui m’a fait comprendre que si je faisais mieux les choses, je pourrais aller encore plus haut. Cette année-là, je suis allé à une autre Coupe du Monde à Hafjell, où les championnats du monde devaient se dérouler l’année suivante, juste pour acquérir de l’expérience et voir à quoi ressemblait le circuit au cas où j’aurais été sélectionné. C’était comme des vacances, nous sommes allés là-bas sans connaître un mot d’anglais.

Quel est le point fort de David Valero? « Constance » dit-il sans hésitation. Et nous sommes tout à fait d’accord avec cela.« Ne jamais abandonner. C’est comme tout, il y a toujours de mauvais moments qu’il faut savoir vivre du mieux possible. Et vouloir toujours me dépasser. Je sais qu’il y a des pilotes meilleurs que moi, qui sont plus talentueux, mais mon secret est de ne jamais jeter l’éponge. "

Nous avons déjà vu que David Valero est un athlète constant, accessible et simple. Le temps est venu de découvrir qu’il est aussi un athlète avec une grande détermination. Son duel avec Nino Schurter à Nove Mesto en2017, la première grande lutte qui l’a fait exploser au premier plan mondial le prouve : « J’ai commencé la saison en sachant que j’avais les qualités pour monter sur le podium. Je savais que si je voulais y arriver, je devais être fort, et je suis allé à Nove Mesto pour tout donner, quoi qu’il arrive. Je me suis vu devant, j’ai pris de l’avance, et bien que j’aie péché en gaspillant des forces, j’avais atteint mon objectif. Rien de moins que de se battre avec Nino Schurter pour une victoire en Coupe du Monde.

Autant vous le dire tout de suite, David Valero est une personne qui respire la simplicité, même quand il raconte ses exploits à la portée de très peu de personnes. Une façon d’être qui l’a accompagné tout au long de sa carrière sportive et qui n’a pas changé avec l’arrivée de ses grands succès internationaux.

Mais s’il y a une course qui définit le coureur David Valero, ce sont les Jeux olympiques de Tokyo. « Il était clair pour moi que si je voulais aspirer à quelque chose, ça ne devait pas mal tourner. Et c’est exactement ce qu’il s’est passé : ça a mal tourné. Je me suis un peu perdu... Mais je savais comment me repositionner. J’avais de bonnes sensations et je n’avais pas perdu autant de temps. Je ne savais pas quand j’allais recoller, mais je pensais que le l’objectif était faisable. Cette tranquillité m’a permis d’éviter l’usure physique qui s’est produite en tête de course. Je rattrapais des coureurs et je remontais. » Nous vous avons déjà dit que David Valero est une personne positive... Voici comment transformer un mauvais départ en avantage dans la course de VTT la plus importante.

« Je suis comme ça. Ne jamais jeter l’éponge quelle que soit la situation. Dans ma carrière, au travail ou ailleurs. Il faut continuer à travailler. Si je ne suis pas premier, je serai deuxième. » C’est évident, sa mentalité est un point fort.

Une médaille olympique change votre vie. Valero lui-même le confirme. « J’ai remarqué beaucoup de changements en termes de reconnaissance. Maintenant, je suis connu comme un médaillé olympique. Cela m’a changé, a changé ma famille, et même le cycliste que je suis. Même ma façon de penser. Obtenir cette médaille olympique m’a rendu plus détendu. Je ne peux pas prouver beaucoup plus. Je dois juste continuer à profiter du vélo. » Encore une démonstration d’attitude positive. Comment transformer la pression en tranquillité.

DAVID VALERO 2022

En 2022, Valero est monté sur les podiums de toutes les compétitions qui comptent dans le monde du XCO. Mais il a une épine dans le pied.

David Valero est aussi un pilote atypique par son calendrier, il fait beaucoup plus de compétitions que ses rivaux directs. Mais tout cela a du sens. « Si c’est pour faire un entraînement à domicile en intensité maximale et qui use beaucoup mentalement, je préfère planifier des courses confortables pour voyager et aller courir. J’en profite pour faire un entraînement de qualité en course, ça m’aide à marquer des points UCI et je ne m’épuise pas mentalement à l’entraînement. »

Sa longévité au sein du BH Coloma Team est également essentiel. Si je suis à l’aise dans une équipe, je n’ai pas de raison d’en changer. Je suis satisfait de la structure et du matériel. Et chaque année, ça s’améliore. Il y a une très bonne ambiance et c’est quelque chose qui me donne beaucoup de tranquillité d’esprit. "

Je n’aurais jamais imaginé pouvoir vivre du vélo. De De fil en aiguille, j’ai réussi.

Aux qualificatifs que nous avons associés au nom de David Valero, nous allons en ajouter un de plus. Celle de l’honnêteté. « Dans mon cas, l’important n’est plus d’aller aux Jeux olympiques, mais d’y aller dans de bonnes conditions et d’y jouer un rôle majeur. Mon premier objectif est d’obtenir les deux places olympiques pour l’Espagne, avec le reste des coureurs. Ensuite, je verrai à quoi ressemble le parcours de la course olympique. Je ne veux pas aller aux JO pour y aller. Il s’agit de représenter l’Espagne de la meilleure façon possible. "

Découvrir David Valero, c’est découvrir que l’on peut atteindre le sommet grâce au travail, à la patience, à la persévérance et à la détermination. Nous sommes sûrs que le chemin de David Valero vers l’élite mondiale n’est pas le plus facile. La place de numéro un mondial obtenu fin 2022, donne à cette saison exceptionnelle, encore plus de saveur.