On pourrait dire qu’on m’a trompé. Je savais que j’avais la technique pour la compétition, mais c’était incroyablement dur. J’ai fini épuisé, complètement vidé, et je me suis dit : je vais m’entraîner sérieusement.

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LA BONNE DECISION AU BON MOMENT :
LE PARI DE SOLARIDER TEAM SUR LA TECHNIQUE EN VTT,
par Ramón Sola

Parler de cours de technique en VTT était quelque chose d’inhabituel il n’y a pas si longtemps. Après tout, tout le monde sait faire du vélo, non ? Mais avec l’amélioration des vélos et l’arrivée massive des e-bikes et VTTAE, de plus en plus de pratiquants ont accès à des terrains plus techniques et exigeants.
Améliorer son niveau technique peut complètement transformer notre expérience à vélo et c’est là que l’on se demande comment y parvenir. C’est dans ce contexte que Ramón Sola, directeur de Solarider Team, a décidé d’emprunter une voie unique.


Ramón venait de disciplines sportives où la technique était essentielle, du BMX et de l’enduro au motocross. C’est d’ailleurs le motocross qui l’a définitivement amené au VTT, mais pas de la manière que l’on pourrait imaginer. Une grave blessure en motocross l’a poussé à se mettre au vélo, un sport idéal pour la rééducation après son accident.
La transition naturelle a été son passage à l’enduro. Cependant, ses débuts n’ont pas été faciles. Sa première course d’enduro a été un véritable choc. Même s’il avait la technique pour affronter les situations les plus difficiles, il a découvert qu’en vélo, d’autres facteurs entraient en jeu :




En travaillant sur sa propre préparation pour progresser en enduro, il s’est rendu compte que l’entraînement technique spécifique au VTT était quasiment inexistant. Il n’existait pas de méthode structurée pour travailler la technique. Fort de son expérience dans d’autres sports, il a remarqué qu’en vélo, tout le monde supposait savoir pédaler, mais qu’il y avait un immense vide dans l’apprentissage technique. Plus il avançait dans la compétition, plus il se rendait compte de cette lacune dans la formation technique en cyclisme.

Ramón a pris un risque. Il a quitté un emploi stable et sûr dans une grande entreprise pour se consacrer entièrement à la formation en VTT. Ce n’était pas seulement un pari professionnel risqué, il a aussi pris cette décision à un moment compliqué de sa vie, juste après la pandémie et peu de temps après être devenu père.
“Je voyais que c’était ce qui me motivait. Ma famille me soutenait, mais je sais qu’ils pensaient que c’était une folie de quitter mon travail pour ça. Avec le recul, oui, c’était une folie. Mais ça a marché. J’ai pris la bonne décision au bon moment.”

Après beaucoup d’efforts et de dévouement, nous en sommes là où nous sommes aujourd’hui
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L’un des principaux défis auxquels Ramón a dû faire face pour développer son concept Solarider était qu’il partait de zéro. "Aujourd’hui, les choses ont changé, il existe des références sur la manière de faire. Mais à l’époque, tout était nouveau. Quand on parlait d’école de cyclisme, on pensait uniquement aux écoles pour enfants, pas à une école dédiée à la technique et à la pratique en général."
La question qu’on me posait tout le temps était : qu’allez-vous leur apprendre ? Tout le monde sait pédaler. J’ai décidé de lutter contre cette idée et de prouver que c’était possible.

On pourrait penser que l’amélioration de la technique en VTT est uniquement liée à l’enduro, aux disciplines « gravity » et à la compétition. Mais ce n’est pas le cas. Travailler sa technique est important pour tous les pratiquants : "Mon public est avant tout constitué d’amateurs qui débutent. Même si j’ai commencé avec l’enduro, aujourd’hui nous formons des vététistes de toutes disciplines. Nous avons des coureurs de XCO qui veulent améliorer leur technique, des personnes qui commencent à faire du vélo et qui veulent apprendre, d’autres qui souhaitent se perfectionner sur des passages plus techniques… c’est ouvert à tout le monde.”
Un des avantages de plus en plus visibles est que l’amélioration technique est en train de se normaliser, tout comme l’amélioration physique. L’évolution des vélos joue aussi un rôle clé. "Les nouveaux vélos permettent de faire plus de choses. Beaucoup de pratiquants le constatent, mais certains n’ont pas encore les compétences techniques pour en tirer pleinement parti." L’arrivée massive des e-bikes a également changé la donne.
Beaucoup de personnes qui ne pouvaient pas atteindre le sommet d’une grande montagne pour profiter de longues descentes techniques peuvent désormais le faire